Je suis gondwanais et cette particularité qui me colle à la peau a le don de ne pas me faciliter la vie. Rien n’est jamais ce qu’il paraît hein, comme aiment à le dire les juristes, y a la loi et l’esprit de la loi. Y a l’apparence et ce que la chose est en réalité.
Dans cette province du Gondwana dont je suis ressortissant justement, il sera bientôt temps pour élire ou non, le successeur à « Président fondateur, le fils de Président fondateur le Père, paix à son âme ».
Rien n’est jamais ce qu’il paraît…
Sur les ondes de Radio Gondwana, la Radio Mondiale, j’apprenais il y a quelques jours que le 01 Août était la journée mondiale de la bière. Nous avons-nous aussi des journées nationales dans notre province. Tenez, le 02 Août était cette année la journée nationale des concerts gratuits.
Vous ne comprenez pas ? L’apparence et la réalité je vous disais.
Le 02 Août était la date retenue par un nouveau venu sur la scène politique pour le lancement officiel de son parti, le parti des Gondwanais. Pour attirer les gondwanais fatigués de la langue de bois, et des discours creux qui ne remplissent jamais les gamelles, il leur a offert un concert gratuit. Au parti des Gondwanais, on sait joindre l’utile à l’agréable.
La simplicité n’étant pas gondwanaise, un autre concert gratuit, avec deux fois plus de célébrités a été programmé à 72 heures du premier… et à la même date. Les jaloux saboteurs y verraient la main de « Président fondateur, fils de Président fondateur le père, paix à son âme ». Moi je ne saurais dire ou sinon je crois qu’Il n’en avait cure.
En plus de leur avoir volé la vedette, je me suis laissé dire qu’une grosse coupure de courant a empêché le néo parti de tourner en rond. Et les mauvaises langues ont crié de plus belle que « Président fondateur, le fils de président fondateur le père, paix à son âme » se cachait derrière ce « sabotage ». Bande de jaloux et d’aigris, est-ce la faute au premier des Gondwanais si le politicien stagiaire (ad vitam eternam) n’avait pas pris toutes ses dispositions ? A-t-il oublié que diriger (ou rêver le faire…un jour, le plus lointain possible), c’était prévoir ? Les groupes électrogènes, les panneaux solaires, ça existe non ?
Le pire dans tout cela justement c’est que nous n’en sommes qu’à la pré-campagne, et que le plus drôle (ou tragique, c’est selon) est à venir.
Toutes les apparences ne sont hélas pas trompeuses…
Dimanche, l’ennui mon fidèle compagnon me collant un peu trop, je décide m’installer devant la télévision. A peine ma vieille télé allumée, qui vois-je ? Notre néo apprenti politicien, invité à un débat. Je me suis dit, écoutons-le, ça ne pouvait pas être pire que mon ennui.
Résultat des courses, chers ami (e)s, « Président fondateur, le fils de Président fondateur le Père, paix à son âme », a de longs jours devant lui.
Votre programme, Monsieur j’ai fait mes preuves en Occident, travaillé pour le geek le plus célèbre du monde et monté une multinationale à succès, pour vos compatriotes : « En 2015, je serais élu président du Gondwana, et nous changerons tout ».
Il y a à peine trois mois, Monsieur, vous étiez un parfait inconnu pour vos compatriotes, comment comptez-vous y remédier ? La réponse est sans appel : » Samedi dernier, à 5 heures du matin, je faisais un jogging et spontanément, 200 jeunes gondwanais m’ont reconnu et se sont mis à courir avec moi, pourquoi parlez-vous d’impopularité ?« .
Fieffé menteur certes (première et indispensable qualité pour sa nouvelle carrière), mais ce Monsieur n’a malheureusement pas l’étoffe d’un successeur à qui vous savez. Beaucoup de travail reste à faire dans tous les cas.
La musique n’est pas encore lancée que les places se disputent âprement, et entre ce nouveau challenger, les anciens qui peinent à proposer une alternative crédible et « Président fondateur, le fils de Président fondateur le Père, paix à son âme », j’ai peur que les jeux ne soient déjà fait.
Quand certains se positionnent clairement pour la prochaine course et que d’autres multiplient les opérations séduction (qui n’engagent que ceux qui sont ou feignent d’être séduits), y en a encore qui se mordent la queue, ego et intérêt personnel prenant toujours le pas sur l’intérêt de la plupart.
Je ne suis pas devin, mais au rythme où les choses se jouent, j’ai bien peur que le dernier assis demeure celui qui ne s’est toujours pas levé…
Salam !!!